Un des axes de ce Jubilé est de partager avec d’autres sur l’espérance…
Pèlerins d’espérance … chez Madeleine Delbrêl
La maison où Madeleine Delbrêl a vécu 30 ans avec ses compagnes, les « équipières » de la Charité, cette petite communauté fondée en 1933 à Ivry, est ouverte six demi-journées par semaine aux visiteurs, aux passants, aux pèlerins, aux gens du quartier ou d’ailleurs … Plusieurs centaines de personnes y entrent chaque année, attirés par le jardin ou désireux de mieux connaître Madeleine, accueillis par une équipe de bénévoles.
Parmi ces visiteurs, un samedi matin, trois lycéennes, entrées d’abord par simple curiosité, prennent le temps de découvrir un peu plus la vie et des écrits de Madeleine Delbrêl. Elles laissent quelques phrases dans le livre d’or : « Une incroyable personne, cette Madeleine. Une vie remplie de changement, qui nous donne de la détermination pour le futur. Un modèle … ». « Madeleine est une femme admirable et elle me motivera toue ma vie ». L’une d’elle ajoute en partant : « Madeleine me donne envie d’être une meilleure personne ». Nous ne savons pas grand-chose d’elles. Leurs prénoms nous laissent supposer qu’elles sont de familles musulmanes …
Qui sont les pèlerins d’espérance ? Elles, qui ont osé franchir le portail et exprimer quelque chose de leur soif profonde ? ou nous qui les accueillons sous le regard de Madeleine et recueillons leur joie ? Cette rencontre fait écho à ce qu’écrivait Madeleine, dans « Humour dans l’amour » :
« Nous faisons route avec ceux qui sont dans la joie, demain nous serons avec ceux qui peinent. Nous croisons les rires, nous croisons les larmes. Mais, au milieu de tous, nous restons des vivants et ces vivants que nous sommes portent en eux le germe de toutes les transformations nécessaires. »
Avec Madeleine, dans la mission d’accueil gratuit que nous partageons avec une dizaine de chrétiens d’Ivry ou de Vitry, nous désirons rester des vivants, de la vie de Jésus-Christ, de sa vie divine : toute rencontre est une occasion pour Dieu de révéler son amour et de communiquer sa joie. Notre espérance n’est pas déçue !
Marie-Noël et Jean-Christophe
Graines d’espérance du jardin partagé au Relais St Jean-Baptiste
Le jardin est né en 2020 pendant le COVID. Les familles avec enfants avaient du mal à rester enfermées 24h/24 dans les appartements. Les enfants pouvaient ainsi jouer en famille, découvraient les insectes du jardin et comment faire pousser les haricots, les radis… qu’ils mangeaient. L’épidémie passée, chacun a retrouvé sa vie antérieure, sauf quelques-uns : les légumes et les fruits ont du goût !
Le travail de la terre est exigeant : désherbage, bêchage, plantation, arrosage, et surtout de la patience … Mais à la récolte, quelle joie ! Par le bouche à oreille, d’autres nous ont rejoints, retraités, en activité, avec ou sans enfants, de toutes origines (la langue n’est pas une barrière avec des gestes, des mots simples et internet).
Tous ne sont pas de la paroisse, mais tout le monde aide, on échange les plants, les recettes, les conseils… Certains ont pris une petite parcelle pour l’année. On fait goûter les fruits mûrs. Des liens se créent, les questions fusent, l’apprentissage du jardinage (nous semons nos légumes), la joie de se retrouver ensemble et d’accueillir des nouveaux. Le surplus de légumes ou d’herbes aromatiques est proposé à des paroissiens. Tout le monde se met au nettoyage des espaces verts de la paroisse, (je sais cela ne se voit pas beaucoup…) l’herbe pousse très vite, et quand on nettoie le samedi, dans la semaine des passants ont jeté des mégots, des canettes, les ordures.. et parfois volé des plantes. Cela coupe un peu l’élan, il faut remotiver l’équipe de temps en temps. Nous espérons pouvoir, un jour, offrir à tous un environnement propre et fleuri qui manque beaucoup dans nos villes.
Parfois, à la fin de la permanence, on se fait un petit « apéro ». Le jardin n’est pas très grand, chacun apprend de l’autre, et redécouvre le bon goût des fruits et légumes que nous donne le Seigneur.
Si vous désirez nous rejoindre, il y a une permanence le samedi de 10h à 12h. Entrez par la porte à gauche de l’église, le jardin est à côté de la petite maison du fond. Si vous n’êtes pas libre le samedi , à partir de mai, selon la météo, nous venons en semaine pour arroser ou récolter. Faites-vous connaître auprès du prêtre de votre paroisse ou au secrétariat des paroisses qui nous passera le message et nous vous contacterons. Ensuite, nous communiquons par WhatsApp pour l’organisation.
Le jardin : graines de légumes, graines du vivre ensemble, graines du respect de la nature : graines d’espérance
Odile de St Jean-Baptiste
L’espérance…nous fait vivre !
Durant toute ma carrière d’infirmière, j’ai été confrontée à la mort. Dans ma pratique professionnelle, ma foi m’a permis de témoigner de l’amour de Dieu pour chaque être humain – par un geste, une parole, voire un silence. Et ainsi pouvoir accompagner les vivants à la mort.
Cela a été aussi un rappel constant de ma propre finitude et de l’importance de préparer ma rencontre avec le Seigneur. Arrivée à St Jean-Baptiste, m’intégrer dans l’équipe des funérailles était en effet une évidence pour moi. Lors des célébrations religieuses d’obsèques, mon espérance est dans l’écoute de la Parole de Dieu, dans la foi de l’Eglise pour qui la mort n’est pas la fin de tout mais est l’entrée dans la vie éternelle.
Forts de ces paroles et certains que la résurrection du Christ est promesse de la nôtre, soyons plus nombreux à accompagner les familles qui, touchées par un deuil, sollicitent la prière de l’Eglise. C’est un beau service que de préparer puis de célébrer avec une famille les obsèques de son défunt. Notre équipe vous accueillera volontiers et vous y aidera, vous accompagnant aussi dans la formation proposée par notre diocèse.
N’hésitez donc pas à vous signaler auprès de l’un ou l’autre de nos prêtres ou diacres, ou auprès de Jacqueline, Marie-Hélène, Louis-Paul, Roseline ou Guillaume, habilités par notre évêque à conduire, en certaines circonstances, les célébrations d’obsèques !
Nadia, St Jean-Baptiste
Et si nous laissions les enfants nous enseigner l’espérance ?
Maman, catéchiste et enseignante, je reçois chaque jour la grâce de répondre à l’appel à être tout entière au service des enfants. En écho au témoignage d’Anne-Lise et Vladimir dans cette même rubrique, je crois en effet que les enfants viennent « ajouter de la lumière » et ainsi éclairer « sans le vouloir et sans le savoir » mon chemin de foi. Être catéchiste, c’est occuper une place privilégiée de témoin du Christ : à son image, les enfants que j’accompagne me montrent le chemin de la confiance absolue. Ils savent accepter naturellement de dépendre de l’autre pour grandir et s’épanouir sans réticence ni crainte. L’avenir ? C’est une promesse pleine de sens, même s’ils ont déjà compris que tout ne sera pas facile…et c’est leur enthousiasme qu’ils veulent me partager.
Lors de l’une de nos dernières rencontres KT, les enfants ont été invités à décrire le logo du Jubilé. L’un d’eux a dit : «La croix-ancre nous aide à ne pas partir à la dérive ! Alors, accroche-toi !» Un mot d’enfant ? Plus que ça : une leçon d’espérance ! Leur cœur accueillant, leur regard juste, leur sourire et leurs éclats de rire donnent foi en la Vie, tout simplement.
«Laissez les enfants, ne les empêchez pas de venir à moi car le Royaume des Cieux est à ceux qui leur ressemblent. » Matthieu 19, 14. Les enfants sont chemin vers Dieu…suivons-les !
Mylène
Être parents – chemin d’espérance ?
Depuis notre rencontre, nous savions que nous avions tous les deux très envie d’avoir un enfant, mais nous n’avions jamais questionné ce désir : pourquoi aujourd’hui mettre au monde un enfant dans une société qui semble aller mal, qui laisse de plus en plus de place au cynisme, et qui ne trouve pas toujours le chemin de l’espérance ?
Face aux doutes, la volonté divine a eu une réponse plutôt claire : il y a 7 mois est arrivée dans notre vie une petite fille, qui sans le savoir et sans le vouloir, est venue rajouter de la lumière à nos jours.
Désormais, il n’est plus question de voir le verre à moitié vide, ou d’être découragé. Cette enfant qui sourit et qui découvre la vie, est la preuve vivante que le Très Haut habite en chacun de nous. Avec elle, nous sommes appelés à la joie, et ne pouvons pas l’ignorer. Un bébé, qui n’a aucune connaissance du mal, et qui ne fait qu’avancer joyeusement dans un nouveau monde, est une formidable expérience d’espérance. Par la naissance d’un enfant, on redécouvre la candeur et la naïveté, la douceur et la possibilité d’un monde sans violence.
En devenant parents, nous avons accepté notre rôle de porteurs d’espérance, et notre nouvelle responsabilité de faire voir à notre fille la beauté et les richesses du Monde tel qu’il a été créé, en se concentrant sur l’amour, celui qu’elle recevra et celui qu’elle donnera. A travers ses yeux, nous sommes appelés à redécouvrir le Monde avec plus de douceur.
En regardant notre fille jouer et s’émerveiller, nous nous souvenons des paroles du Christ : « Amen, je vous le dis : si vous ne changez pas pour devenir comme des enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume des Cieux. » »
Anne-Lise et Vladimir
Maladie – chemin d’espérance ?
Quelques symptômes apparemment anodins, une consultation qui conduit à une batterie d’examens et le verdict tombe. Me voici engagée dans un processus de soins longs et anxiogènes .qui m’aspirent comme dans un tourbillon.
J’ai toute l’étoffe d’une mauvaise malade: les termes médicaux m’angoissent, je considère l’hôpital comme un lieu de perdition et les soins comme autant d’agressions. Enfin je n’ai jamais connu l’épreuve de la maladie grave. Bref, je ne donne pas cher sur ma capacité à franchir l’obstacle.
Alors j’opte pour la technique des petits pas à faire l’un après l’autre sans se préoccuper de la suite du chemin. Quelque chose comme : » A chaque jour suffit sa peine «
Étonnamment s’enracine en moi comme une semence fragile et tenace tout à la fois , comme un coin de ciel bleu aux couleurs de l’espérance. L’obstacle n’est peut-être pas aussi insurmontable!
Les amis sont un recours précieux , ils sont mes anges gardiens. Mais surtout je suis accompagnée par le Bon Samaritain lui-même . Il me prodigue ses soins, assure mes pas voire me porte dans ses bras dans les passages difficiles.
Tout cela me conduit peu à peu à changer de regard. D’abord à dédramatiser la maladie avec son cortège de mots qui fâchent. L’hôpital est un lieu où l’on doit certes apprendre la patience tant envers les autres qu’envers soi-même. Mais j’y découvre surtout le professionnalisme et la délicatesse du personnel soignant.et les petits gestes de solidarité, les échanges même brefs avec les autres patients.
J’ai changé également de regard sur moi-même en devenant capable – sans aucun doute par pure grâce – de me tenir sans trop me décourager au rythme des petits pas.
Enfin j’ai fait l’expérience d’un rapport intime, confiant, parfois même lumineux, avec Celui qui ne veut que notre bien.
Avec St Paul dans sa deuxième lettre aux Corinthiens, je peux dire: «Dans des impasses, nous arrivons à passer ».
Michelle Lorgeoux, paroissienne de St Jean-Baptiste
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