Porteurs d’espérance – chaque mois un nouveau témoignage

Un des axes de ce Jubilé est de partager avec d’autres sur l’espérance…

Graines d’espérance du jardin partagé au Relais St Jean-Baptiste

Le jardin est né en 2020 pendant le COVID. Les familles avec enfants avaient du mal à rester enfermées 24h/24 dans les appartements. Les enfants pouvaient ainsi jouer en famille, découvraient les insectes du jardin et comment faire pousser les haricots, les radis… qu’ils mangeaient. L’épidémie passée, chacun a retrouvé sa vie antérieure, sauf quelques-uns : les légumes et les fruits ont du goût !

Le travail de la terre est exigeant : désherbage, bêchage, plantation, arrosage, et surtout de la patience … Mais à la récolte, quelle joie ! Par le bouche à oreille, d’autres nous ont rejoints, retraités, en activité, avec ou sans enfants, de toutes origines (la langue n’est pas une barrière avec des gestes, des mots simples et internet).

Tous ne sont pas de la paroisse, mais tout le monde aide, on échange les plants, les recettes, les conseils… Certains ont pris une petite parcelle pour l’année. On fait goûter les fruits mûrs. Des liens se créent, les questions fusent, l’apprentissage du jardinage (nous semons nos légumes), la joie de se retrouver ensemble et d’accueillir des nouveaux. Le surplus de légumes ou d’herbes aromatiques est proposé à des paroissiens. Tout le monde se met au nettoyage des espaces verts de la paroisse, (je sais cela ne se voit pas beaucoup…) l’herbe pousse très vite, et quand on nettoie le samedi, dans la semaine des passants ont jeté des mégots, des canettes, les ordures.. et parfois volé des plantes. Cela coupe un peu l’élan, il faut remotiver l’équipe de temps en temps. Nous espérons pouvoir, un jour, offrir à tous un environnement propre et fleuri qui manque beaucoup dans nos villes.

Parfois, à la fin de la permanence, on se fait un petit « apéro ». Le jardin n’est pas très grand, chacun apprend de l’autre, et redécouvre le bon goût des fruits et légumes que nous donne le Seigneur.

Si vous désirez nous rejoindre, il y a une permanence le samedi de 10h à 12h. Entrez par la porte à gauche de l’église, le jardin est à côté de la petite maison du fond. Si vous n’êtes pas libre le samedi , à partir de mai, selon la météo, nous venons en semaine pour arroser ou récolter. Faites-vous connaître auprès du prêtre de votre paroisse ou au secrétariat des paroisses qui nous passera le message et nous vous contacterons. Ensuite, nous communiquons par WhatsApp pour l’organisation.

Le jardin : graines de légumes, graines du vivre ensemble, graines du respect de la nature : graines d’espérance

Odile de St Jean-Baptiste

L’espérancenous fait vivre !

Durant toute ma carrière d’infirmière, j’ai été confrontée à la mort. Dans ma pratique professionnelle, ma foi m’a permis de témoigner de l’amour de Dieu pour chaque être humain – par un geste, une parole, voire un silence. Et ainsi pouvoir accompagner les vivants à la mort.

Cela a été aussi un rappel constant de ma propre finitude et de l’importance de préparer ma rencontre avec le Seigneur. Arrivée à St Jean-Baptiste, m’intégrer dans l’équipe des funérailles était en effet une évidence pour moi. Lors des célébrations religieuses d’obsèques, mon espérance est dans l’écoute de la Parole de Dieu, dans la foi de l’Eglise pour qui la mort n’est pas la fin de tout mais est l’entrée dans la vie éternelle.

Forts de ces paroles et certains que la résurrection du Christ est promesse de la nôtre, soyons plus nombreux à accompagner les familles qui, touchées par un deuil, sollicitent la prière de l’Eglise. C’est un beau service que de préparer puis de célébrer avec une famille les obsèques de son défunt. Notre équipe vous accueillera volontiers et vous y aidera, vous accompagnant aussi dans la formation proposée par notre diocèse.

N’hésitez donc pas à vous signaler auprès de l’un ou l’autre de nos prêtres ou diacres, ou auprès de Jacqueline, Marie-Hélène, Louis-Paul, Roseline ou Guillaume, habilités par notre évêque à conduire, en certaines circonstances, les célébrations d’obsèques !

Nadia, St Jean-Baptiste

Et si nous laissions les enfants nous enseigner l’espérance ?

Maman, catéchiste et enseignante, je reçois chaque jour la grâce de répondre à l’appel à être tout entière au service des enfants. En écho au témoignage d’Anne-Lise et Vladimir dans cette même rubrique, je crois en effet que les enfants viennent « ajouter de la lumière » et ainsi éclairer « sans le vouloir et sans le savoir » mon chemin de foi. Être catéchiste, c’est occuper une place privilégiée de témoin du Christ : à son image, les enfants que j’accompagne me montrent le chemin de la confiance absolue. Ils savent accepter naturellement de dépendre de l’autre pour grandir et s’épanouir sans réticence ni crainte. L’avenir ? C’est une promesse pleine de sens, même s’ils ont déjà compris que tout ne sera pas facile…et c’est leur enthousiasme qu’ils veulent me partager.

Lors de l’une de nos dernières rencontres KT, les enfants ont été invités à décrire le logo du Jubilé. L’un d’eux a dit : «La croix-ancre nous aide à ne pas partir à la dérive ! Alors, accroche-toi !» Un mot d’enfant ? Plus que ça : une leçon d’espérance ! Leur cœur accueillant, leur regard juste, leur sourire et leurs éclats de rire donnent foi en la Vie, tout simplement.

«Laissez les enfants, ne les empêchez pas de venir à moi car le Royaume des Cieux est à ceux qui leur ressemblent. » Matthieu 19, 14. Les enfants sont chemin vers Dieu…suivons-les !

Mylène

Préparation au mariage – plus qu’un défi, un signe d’espérance ?

2025, nous y sommes et c’est avec un peu d’appréhension que j’aborde cette année de tous les changements. En effet, au moment où je vous écris ces lignes, Sandrine – l’élue de mon cœur – et moi-même, nous nous préparons au mariage depuis ce mois de janvier.

Et si l’organisation de cet événement est une heureuse aventure en soi, la préparation spirituelle d’une vie à deux à l’heure où les couples se marient moins et où l’engagement n’a plus la même définition, est un véritable défi. La question de la fidélité, la peur de l’abandon, de l’ennui, les finances, concilier objectifs personnels et communs, la place de la religion ou encore la place de l’un et l’autre dans le couple… Autant de questions qu’il semble indispensable d’éclairer, de discerner … Et entre nous, mes parents ne s’étaient pas beaucoup posé de questions. De leur temps, on se mariait et on réfléchissait ensuite !

Alors comment faire, où trouver les réponses, des repères, autrement dit, le mode d’emploi ?! C’est ici que cette année jubilaire prend son sens à mes yeux, une année durant laquelle je souhaite revenir à l’essence de la fraternité, et en restaurer la relation avec mon Créateur.

Scientifique de formation, j’occupe un poste à responsabilité en finance, autant dire que j’aime bien que les choses soient d’équerre et si possible prévisibles… Le principe de remettre mon destin, mes peines, mes joies à autrui et de m’abandonner m’était complètement étranger et impensable. Je considérais ma foi comme du marchandage «demandez et vous recevrez, n’est-ce pas ?».

Ma rencontre avec Dieu s’est intensifiée en septembre 2022, elle a bouleversé positivement ma vie, depuis lors, je suis un chrétien assidu, trouvant paix, réconfort et réponse dans ma foi et la prière. Ce qui était une simple envie de m’y remettre, s’est transformé jour après jour en une foi puissante… Et petit à petit, j’ai vu et vécu des changements, des rencontres et des opportunités inespérées… Toujours partagé entre ombres et lumières, cette force qui m’a poussé vers le Seigneur est aujourd’hui, je le sais, un volcan qui ne s’éteindra jamais.

Cette préparation au mariage, nous pousse, Sandrine et moi, à entrevoir une nouvelle dimension de «l’amour» dans le mariage, plus qu’une union de deux êtres qui s’aiment, mais une véritable alliance entre Ciel et Terre. C’est là aussi l’occasion unique pour examiner sa propre vie et demander au Seigneur de nous orienter vers la sainteté.

Alors ai-je trouvé réponse à mes questions autour du mariage ? J’ai quelques éléments de réponse, mais le plus important n’était finalement pas là.  Je ne suis plus inquiet, je n’ai plus peur, et in fine à quoi bon avoir peur ? J’ai la conviction profonde que Dieu y remédiera et en retour, j’ai reçu une paix et une exquise sérénité. Dieu a transformé ma vie et cette année jubilaire sera pour nous l’année où nous nous abandonnerons à lui, sans filet et sans calculs. Nous vivons d’ores et déjà de son amour infini et nous qui avions l’habitude de le mettre chacun au centre sa vie personnelle, Sandrine et moi, nous le mettrons désormais au centre de notre vie commune.

Jérémy MAURY, St Pierre – St Paul

Être parents – chemin d’espérance ?

Depuis notre rencontre, nous savions que nous avions tous les deux très envie d’avoir un enfant, mais nous n’avions jamais questionné ce désir : pourquoi aujourd’hui mettre au monde un enfant dans une société qui semble aller mal, qui laisse de plus en plus de place au cynisme, et qui ne trouve pas toujours le chemin de l’espérance ?

Face aux doutes, la volonté divine a eu une réponse plutôt claire : il y a 7 mois est arrivée dans notre vie une petite fille, qui sans le savoir et sans le vouloir, est venue rajouter de la lumière à nos jours.  

Désormais, il n’est plus question de voir le verre à moitié vide, ou d’être découragé. Cette enfant qui sourit et qui découvre la vie, est la preuve vivante que le Très Haut habite en chacun de nous. Avec elle, nous sommes appelés à la joie, et ne pouvons pas l’ignorer. Un bébé, qui n’a aucune connaissance du mal, et qui ne fait qu’avancer joyeusement dans un nouveau monde, est une formidable expérience d’espérance. Par la naissance d’un enfant, on redécouvre la candeur et la naïveté, la douceur et la possibilité d’un monde sans violence.

En devenant parents, nous avons accepté notre rôle de porteurs d’espérance, et notre nouvelle responsabilité de faire voir à notre fille la beauté et les richesses du Monde tel qu’il a été créé, en se concentrant sur l’amour, celui qu’elle recevra et celui qu’elle donnera. A travers ses yeux, nous sommes appelés à redécouvrir le Monde avec plus de douceur.

En regardant notre fille jouer et s’émerveiller, nous nous souvenons des paroles du Christ : « Amen, je vous le dis : si vous ne changez pas pour devenir comme des enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume des Cieux. » »

Anne-Lise et Vladimir

Maladie – chemin d’espérance ?

Quelques symptômes apparemment anodins, une consultation qui conduit à une batterie d’examens et le verdict tombe. Me voici engagée dans un processus de soins longs et anxiogènes .qui m’aspirent comme dans un tourbillon.

J’ai toute l’étoffe d’une mauvaise malade: les termes médicaux m’angoissent, je considère l’hôpital comme un lieu de perdition et les soins comme autant d’agressions. Enfin je n’ai jamais connu l’épreuve de la maladie grave. Bref, je ne donne pas cher sur ma capacité à franchir l’obstacle.

Alors j’opte pour la technique des petits pas à faire l’un après l’autre sans se préoccuper de la suite du chemin. Quelque chose comme : » A chaque jour suffit sa peine « 

Étonnamment s’enracine en moi comme une semence fragile et tenace tout à la fois , comme un coin de ciel bleu aux couleurs de l’espérance. L’obstacle n’est peut-être pas aussi insurmontable!

Les amis sont un recours précieux , ils sont mes  anges gardiens. Mais surtout je suis accompagnée par le Bon Samaritain lui-même . Il me prodigue ses soins, assure mes pas voire me porte dans ses bras dans les passages difficiles.

Tout cela me conduit peu à peu à changer de regard. D’abord à dédramatiser la maladie avec son cortège de mots qui fâchent. L’hôpital est un lieu où l’on doit certes apprendre la patience tant envers les autres qu’envers soi-même. Mais j’y découvre surtout le professionnalisme et la délicatesse du personnel soignant.et les petits gestes de solidarité, les échanges même brefs avec les autres patients.

J’ai changé également de regard sur moi-même en devenant capable – sans aucun doute par pure grâce – de me tenir sans trop me décourager au rythme des petits pas.

Enfin j’ai fait l’expérience d’un rapport intime, confiant, parfois même lumineux, avec Celui qui ne veut que notre bien.

Avec St Paul dans sa deuxième lettre aux Corinthiens, je peux dire: «Dans des impasses, nous arrivons à passer ».

Michelle Lorgeoux, paroissienne de St Jean-Baptiste