Porteurs d’espérance – chaque mois un nouveau témoignage

Un des axes de ce Jubilé est de partager avec d’autres sur l’espérance. Nous prolongeons aujourd’hui cette rubrique en donnant la parole à Jérémy qui se prépare au mariage.

Préparation au mariage – plus qu’un défi, un signe d’espérance ?

2025, nous y sommes et c’est avec un peu d’appréhension que j’aborde cette année de tous les changements. En effet, au moment où je vous écris ces lignes, Sandrine – l’élue de mon cœur – et moi-même, nous nous préparons au mariage depuis ce mois de janvier.

Et si l’organisation de cet événement est une heureuse aventure en soi, la préparation spirituelle d’une vie à deux à l’heure où les couples se marient moins et où l’engagement n’a plus la même définition, est un véritable défi. La question de la fidélité, la peur de l’abandon, de l’ennui, les finances, concilier objectifs personnels et communs, la place de la religion ou encore la place de l’un et l’autre dans le couple… Autant de questions qu’il semble indispensable d’éclairer, de discerner … Et entre nous, mes parents ne s’étaient pas beaucoup posé de questions. De leur temps, on se mariait et on réfléchissait ensuite !

Alors comment faire, où trouver les réponses, des repères, autrement dit, le mode d’emploi ?! C’est ici que cette année jubilaire prend son sens à mes yeux, une année durant laquelle je souhaite revenir à l’essence de la fraternité, et en restaurer la relation avec mon Créateur.

Scientifique de formation, j’occupe un poste à responsabilité en finance, autant dire que j’aime bien que les choses soient d’équerre et si possible prévisibles… Le principe de remettre mon destin, mes peines, mes joies à autrui et de m’abandonner m’était complètement étranger et impensable. Je considérais ma foi comme du marchandage «demandez et vous recevrez, n’est-ce pas ?».

Ma rencontre avec Dieu s’est intensifiée en septembre 2022, elle a bouleversé positivement ma vie, depuis lors, je suis un chrétien assidu, trouvant paix, réconfort et réponse dans ma foi et la prière. Ce qui était une simple envie de m’y remettre, s’est transformé jour après jour en une foi puissante… Et petit à petit, j’ai vu et vécu des changements, des rencontres et des opportunités inespérées… Toujours partagé entre ombres et lumières, cette force qui m’a poussé vers le Seigneur est aujourd’hui, je le sais, un volcan qui ne s’éteindra jamais.

Cette préparation au mariage, nous pousse, Sandrine et moi, à entrevoir une nouvelle dimension de «l’amour» dans le mariage, plus qu’une union de deux êtres qui s’aiment, mais une véritable alliance entre Ciel et Terre. C’est là aussi l’occasion unique pour examiner sa propre vie et demander au Seigneur de nous orienter vers la sainteté.

Alors ai-je trouvé réponse à mes questions autour du mariage ? J’ai quelques éléments de réponse, mais le plus important n’était finalement pas là.  Je ne suis plus inquiet, je n’ai plus peur, et in fine à quoi bon avoir peur ? J’ai la conviction profonde que Dieu y remédiera et en retour, j’ai reçu une paix et une exquise sérénité. Dieu a transformé ma vie et cette année jubilaire sera pour nous l’année où nous nous abandonnerons à lui, sans filet et sans calculs. Nous vivons d’ores et déjà de son amour infini et nous qui avions l’habitude de le mettre chacun au centre sa vie personnelle, Sandrine et moi, nous le mettrons désormais au centre de notre vie commune.

Jérémy MAURY, St Pierre – St Paul

Être parents – chemin d’espérance ?

Depuis notre rencontre, nous savions que nous avions tous les deux très envie d’avoir un enfant, mais nous n’avions jamais questionné ce désir : pourquoi aujourd’hui mettre au monde un enfant dans une société qui semble aller mal, qui laisse de plus en plus de place au cynisme, et qui ne trouve pas toujours le chemin de l’espérance ?

Face aux doutes, la volonté divine a eu une réponse plutôt claire : il y a 7 mois est arrivée dans notre vie une petite fille, qui sans le savoir et sans le vouloir, est venue rajouter de la lumière à nos jours.  

Désormais, il n’est plus question de voir le verre à moitié vide, ou d’être découragé. Cette enfant qui sourit et qui découvre la vie, est la preuve vivante que le Très Haut habite en chacun de nous. Avec elle, nous sommes appelés à la joie, et ne pouvons pas l’ignorer. Un bébé, qui n’a aucune connaissance du mal, et qui ne fait qu’avancer joyeusement dans un nouveau monde, est une formidable expérience d’espérance. Par la naissance d’un enfant, on redécouvre la candeur et la naïveté, la douceur et la possibilité d’un monde sans violence.

En devenant parents, nous avons accepté notre rôle de porteurs d’espérance, et notre nouvelle responsabilité de faire voir à notre fille la beauté et les richesses du Monde tel qu’il a été créé, en se concentrant sur l’amour, celui qu’elle recevra et celui qu’elle donnera. A travers ses yeux, nous sommes appelés à redécouvrir le Monde avec plus de douceur.

En regardant notre fille jouer et s’émerveiller, nous nous souvenons des paroles du Christ : « Amen, je vous le dis : si vous ne changez pas pour devenir comme des enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume des Cieux. » »

Anne-Lise et Vladimir

La maladie – chemin d’espérance ?

L’un des axes du Jubilé 2025 est de partager avec d’autres sur l’espérance. En ce mois de janvier, nous donnons la parole à Michelle :

Quelques symptômes apparemment anodins, une consultation qui conduit à une batterie d’examens et le verdict tombe. Me voici engagée dans un processus de soins longs et anxiogènes .qui m’aspirent comme dans un tourbillon.

J’ai toute l’étoffe d’une mauvaise malade: les termes médicaux m’angoissent, je considère l’hôpital comme un lieu de perdition et les soins comme autant d’agressions. Enfin je n’ai jamais connu l’épreuve de la maladie grave. Bref, je ne donne pas cher sur ma capacité à franchir l’obstacle.

Alors j’opte pour la technique des petits pas à faire l’un après l’autre sans se préoccuper de la suite du chemin. Quelque chose comme : » A chaque jour suffit sa peine « 

Étonnamment s’enracine en moi comme une semence fragile et tenace tout à la fois , comme un coin de ciel bleu aux couleurs de l’espérance. L’obstacle n’est peut-être pas aussi insurmontable!

Les amis sont un recours précieux , ils sont mes  anges gardiens. Mais surtout je suis accompagnée par le Bon Samaritain lui-même . Il me prodigue ses soins, assure mes pas voire me porte dans ses bras dans les passages difficiles.

Tout cela me conduit peu à peu à changer de regard. D’abord à dédramatiser la maladie avec son cortège de mots qui fâchent. L’hôpital est un lieu où l’on doit certes apprendre la patience tant envers les autres qu’envers soi-même. Mais j’y découvre surtout le professionnalisme et la délicatesse du personnel soignant.et les petits gestes de solidarité, les échanges même brefs avec les autres patients.

J’ai changé également de regard sur moi-même en devenant capable – sans aucun doute par pure grâce – de me tenir sans trop me décourager au rythme des petits pas.

Enfin j’ai fait l’expérience d’un rapport intime, confiant, parfois même lumineux, avec Celui qui ne veut que notre bien.

Avec St Paul dans sa deuxième lettre aux Corinthiens, je peux dire: «Dans des impasses, nous arrivons à passer ».

Michelle Lorgeoux, paroissienne de St Jean-Baptiste